Au premier plan (Q), les sites de rencontres… rencontrent un fier succès : Tinder ou son cousin gay, grinder, badoo, OkCupid, Happn, IceBreaker,Meetic, ou adopte un mec. Les App peuvent déjà soulager un besoin pressant. Il y en a pour tous les goûts : rapide, sans engagement, avec ou sans blabla, sans souffrance, sans prise de tête. C’est un peu le « fast-food » sexuel, en somme. Pratique, utile mais pas forcément de qualité. D’un autre côté, les rencontres peuvent être décevantes comme le menu d’un restaurant qu’on croit fait maison mais en fait, on tombe parfois sur un assemblage barbare, maladroit, sans goût et sans soin, malgré les promesses de la carte.
Il faut reconnaître qu’en matière de sexe, la nature est parfois ingrate, et souvent fourbe. Un très beau mec ou une très belle nana peut s’avérer être un mauvais coup. Mais quand on a faim, on ne crache pas dans la soupe, surtout qu’elle est gratuite, l’abonnement de l’app mis à part. Libertinage du 21ème siècle ou simple consommation ? Que faire quand on préfère la qualité à la quantité ? Il nous reste les professionnelles.
Ou les professionnels ! Car oui, mesdames, ils existent. Au cours d’une partie de Blanc manger coco, j’ai découvert récemment une carte mentionnant des « escort boys »… Visiblement, mes copines de tablée n’étaient pas plus au fait que ce genre de service existât. Cela tombe sous le sens puisque, logiquement, si on précise « escort girl », c’est que l’antagoniste est possible. Et là, ma curiosité fut piquée : Internet est venu de nouveau à ma rescousse.
Force est de reconnaître que le plaisir féminin, on s’en est hélas souvent pas mal foutu… Pensez donc, un plaisir tarifé ? Financièrement déjà, les femmes ayant longtemps dépendu de leur mari pour l’argent du ménage, j’imagine bien la scène : « Chéri, tu me donnes de l’argent pour les courses et pour aller au bordel ? » Avec le risque, en prime, de mettre au monde un enfant bâtard ?
Bref, on peut en déduire que l’indépendance financière va de pair avec l’indépendance sexuelle… En cas de mariage « arrangé » ou de mariage de raison, les hommes devaient bien assouvir ailleurs quelques envies coupables - enfin, coupables au nom de la morale ou de la religion, je suppose ??
Linguistiquement, le mot « lupanar » est un mot orphelin, il a été banni du dictionnaire, mais pas d’Internet ! Dès l’origine, se trouvaient des prostitués des deux sexes mais pour les hommes uniquement tandis que le bordel ne comprenait que des femmes. Dur, dur d’être une femme ET de satisfaire son plaisir…
Fin limier, j’ai tâché de sonder cousines, parent.es, amies ou connaissances proches - suffisamment proches pour discuter pratiques sexuelles. Je n’allais pas demander son ressenti à ma mère, encore que, cela l’aurait peut-être amusée. Le chemin de croix ! Ce qui ressort : la publicité pour hommes est confidentielle ! Alors côté femme, visiblement la demande n’est pas si fréquente mais quand même, autour des grandes villes, on trouve.
Ensuite, la démarche n’est pas simple. D’abord, le blocage psychologique n’a pas été levé par Richard Gere. Déjà, j’ignore si on connait toujours Richard Gere à part comme vieux beau ami du Dalaiï Lama, le consommateur de prostituée dans Pretty Woman… Ironie puisqu’il a incarné le seul gigolo de l’histoire du cinéma ou quasi dans American Gigolo, rendu célèbre par la chanson de Blondie : « Call me », en 1980. Et 39 ans après, on n’est pas bien avancé en termes d’amour tarifé pour vous, les femmes…
Bref, une fois passée la barrière psychologique, celle avec laquelle on vous bourre le mou (et que le mou) depuis plus de 2000 ans, on se lance et on choisit la « marchandise ». Un prostitué, ce n’est pas un escort qui vous accompagne, bavarde avec vous, joue un rôle pour que vous apparaissez comme la femme d’affaires que vous êtes, parfaite en tout point de vue. Oui, être en couple indique qu’en plus d’être professionnelle, vous avez une riche vie intime et sexuelle donc vous êtes épanouie, donc vous savez ce que vous voulez et vous saurez tout gérer.
Là, il s’agit de connaître son corps et ses désirs. Forcément, quand vous les filles, on vous définit comme des poules pondeuses en devenir dès la puberté, et non des humains à désir. On fait moins la maligne quand il s’agit d’avouer ses désirs parce que mine de rien, le prostitué est à votre service et non l’inverse. Il ne s’agit pas de lui plaire, ni de lui faire plaisir, mais de vous plaire et de vous faire plaisir : c’est très égoïste mais c’est le jeu.
Avant de se lancer, si vous avez du mal à coucher le premier soir, c’est mal engagé. On revient toujours au même problème : qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? L’orgasme féminin est moins mécanique, dirons-nous que l’orgasme masculin. Alors, comment acheter un orgasme quand on ne sait pas comment le déclencher ? Parce que contrairement aux sites de rencontre où le temps passé avec l’autre est gratuit, là, vous achetez quelque chose, vous êtes donc en attente d’une certaine satisfaction, d’où une appréhension compréhensible et une déception fulgurante, ou financièrement douloureuse si l’attente n’est pas comblée parce que le mec est un professionnel.
Vous avez rendez-vous et vous êtes nerveuse parce que c’est la première fois : normal. En revanche, vous vous prenez bien trop la tête. M’est avis, pour le coup (sic), que vous devriez penser comme un homme. Vous croyez vraiment que tous les mecs qui ont l’habitude de se taper des prostituées prennent une douche avant ? Qu’ils se parfument et mettent leur plus beau costume ? Qu’ils se soucient d’un point noir ou d’un bouton sur la verge ? Que dalle. Le mec est là comme au supermarché ou à la boulangerie. Soit dit en passant, comme à la boulangerie, on ne prend que ce pourquoi on paie... Si vous achetez une baguette, vous n’attrapez pas un gâteau au passage. Donc, si vous optez pour une pénétration vaginale, ne vous étonnez pas qu’on vous refuse une pénétration anale. En ce sens, il s’agit d’un contrat comme un autre - où on prend du plaisir.
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